Livejasmin: Le business des camgirls au rayon X - XCamStudio

Livejasmin: Le business des camgirls au rayon X

Livejasmin: Le business des camgirls au rayon X

Livejasmin: Le business des camgirls au rayon X

Ce sont les stars du cyberporno. Des animatrices de « peep-shows virtuels » aux affaires florissantes dans un marché du sexe très morose. À l’instar du site Livejasmin, dont le chiffre d’affaires est en hausse constante.

Pourquoi ces shows par webcam connaissent-ils un tel succès ? Qui sont les filles qui assurent le spectacle ? Combien gagnent-elles ? Plongée dans les dessous d’une industrie qui vend du frisson à la chaîne.

A11HotErika

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Livejasmin

Euh, ça vous embête si je rapproche l’assiette de chips ? » Installé au bout d’une immense table de réunion, Ricardo Morales, un trentenaire au visage potelé, fait défiler des photos de pin-up en petite tenue sur un écran géant. Derrière lui, de grandes baies vitrées offrent une vue plongeante sur le quartier d’affaires de Luxembourg, et l’on aperçoit même l’immeuble de Clearstream. L’image d’une blonde en porte-jarretelles à califourchon sur un canapé s’affiche en face de Ricardo. « Celle-ci, c’est une nouvelle », commente-t-il, laconique, entre deux bouchées de Pringles, alors qu’en apparaît une autre, où l’on voit une jeune femme prendre la pose en string sur une botte de foin.

«  »La plupart des filles ont une vie normale. Certaines font ça pendant un an, histoire de mettre de l’argent de côté. » Ricardo Morales, Livejasmin  »

« Ah, la voilà, enfin ! » lance-t-il, en s’arrêtant sur une splendide brune aux yeux émeraude et au décolleté, disons, très généreux. « Elle, elle se fait appeler A11HotErika. Elle est dans notre top 3. Des clients du monde entier viennent la voir. C’est parce que l’on a des stars de ce calibre-là que nous sommes le n° 1 mondial. » Des « stars de ce calibre », Ricardo en gère toute la journée. Son titre officiel: « responsable grands comptes de Livejasmin pour l’Amérique latine ». En clair, le jeune homme s’occupe des relations commerciales et techniques du site avec les filles les plus demandées de la région, « surtout les Colombiennes, précise-t-il. C’est un gros marché pour nous, la Colombie. »

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Ambiance start-up

Bienvenue dans le monde de la « live cam », ces peep-shows virtuels qui envahissent la toile et qui seraient même, pour beaucoup, l’avenir du cyber-porno. Livejasmin, créé en 2002, qui revendique 35 millions de visiteurs par jour, est le plus gros site de ce genre au monde. Ici, tout se passe derrière un écran, on vend de « l’adulte » comme si on vendait des shampoings ou des voyages tout compris, et ce sont des personnages inoffensifs dans le genre de Ricardo qui jouent le rôle de « mac », version 3.0. « Sauf que moi, je ne rencontre jamais les filles en vrai », confesse l’intéressé en lâchant un sourire.

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Les « filles » – il y a bien sûr des « camboys », ainsi que des couples sur Livejasmin, mais ils ne sont qu’une poignée – ne bougent pas de chez elles. Elles se filment avec une simple webcam à partir d’un studio spécialisé dans le domaine comme Xcamstudio, qui retransmet en direct sur le site. « Souvent, les gens qui viennent ici sont déçus. Ils croient qu’on a des femmes cachées dans une salle, mais pas du tout !, rigole Mélanie Delannoy, la responsable presse.

Un jour, les policiers sont venus. On leur avait sûrement dit qu’il y avait des choses pas légales. Ils sont repartis un peu dépités… » Le QG de Livejasmin ressemble, en fait, à celui de n’importe quelle autre start-up : des batteries d’ordinateurs en open space, une grande cuisine partagée, une déco fun et décalée – des personnages géants de Star Wars trônent ici et là sur les bureaux entre les paquets de Doritos et de M&M’s – et surtout, une armée de 150 geeks rivés sur leurs écrans dans une ambiance bon enfant. Bref, rien à voir avec l’ambiance des boîtes à strip-tease de la rue Saint- Denis. « Hier, on a organisé une grande soirée entre collègues pour fêter nos deux ans ici, commente Andrea, un commercial italien d’une trentaine d’années. C’est une entreprise très sympa ! » Surprise, les filles aussi trouvent ça « très sympa ».

LittleRedBunny

LittleRedBunny

LittleRedBunny, une rousse à la peau diaphane de 26 ans, est, encore plus que « A11HotErika », « la » grande star de Livejasmin. Quand certaines de ses consœurs ne passent qu’une poignée d’heures sur le site chaque jour, elle en a fait un vrai métier. Sa spécialité : un look vintage-chic – parures en dentelle, brushing années 1950, bijoux – et surtout, des acrobaties sexy. Dans une vidéo de promo, on peut l’admirer en train d’enlever sa culotte avec ses talons aiguilles ou réaliser un grand écart très suggestif, le tout sur fond de musique rétro « J’ai fait beaucoup de danse et de yoga », explique la jeune femme depuis New York, via Skype. Elle a débuté il y a six ans, pour se payer ses études. « J’ai voulu tester une semaine et en fait, je n’ai pas vu le temps passer. Comme j’étais timide, j’ai mis un éclairage tamisé, de la musique que j’aimais, j’ai développé un style bien à moi. Au début, les acrobaties, je faisais ça pour passer le temps, en attendant qu’un client “payant” se présente. Et c’est ça qui m’a fait décoller », indique-t-elle. Toute sa vie est organisée autour du live, qu’elle pratique depuis sept jours sur sept, dix à douze heures par jour. « Je me lève vers midi, je sors me balader, je vois des amis. À 18 heures, je commence à bosser et j’arrête à 6 heures du matin. Ça ne me dérange pas, j’ai toujours vécu la nuit. » Et les études ? « J’ai arrêté. Bien sûr, je ne vais pas faire ça toute ma vie. Je les reprendrai, mais pour l’instant j’adore ! » Elle est aussi très fière d’avoir été élue « meilleure camgirl de l’année ». Car la profession a désormais ses propres Oscars, les « Live Cam Awards », dont la première édition s’est tenue en mars 2015 à Barcelone.

Trois euros la minute

CharlieF, 35 ans, a démarré dans le live il y a deux ans. Elle a travaillé avec Livejasmin et si elle a rejoint son concurrent Eurolive, c’est seulement « parce qu’il y a plus de francophones », confie-t-elle. »Je suis comédienne de théâtre. J’avais du mal à joindre les deux bouts. Je suis tombée sur une annonce en ligne, ça m’a intéressée, parce que je suis assez libertine. J’ai testé et j’ai vite accroché, se souvient la jeune femme, cheveux courts et visage espiègle, lors d’une interview sur Skype. Seul mon petit ami est dans la confidence : avant de me lancer, je lui ai demandé son accord. Sinon, personne autour de moi ne sait ce que je fais. Ils ne comprendraient pas, ils assimileraient sans doute ça à de la prostitution. » Or, argumente-t-elle, « cela n’a rien à voir. Les clients ne nous touchent jamais ! » Elle ne voit que « des avantages » à cette activité : « Quand je suis devant la caméra, je m’amuse et si je trouve qu’un client est trop lourd, je le zappe. » Elle nuance : « C’est peut-être aussi parce que je n’y passe que trois ou quatre heures dans la journée. Il y a des filles qui y restent dix voire douze heures, parfois tous les jours, là ça doit vraiment être épuisant ! » La jeune femme touche entre 800 et 2300$ par mois. « Je vois ça comme un mi-temps. Ça me permet de continuer le théâtre à côté. »

Pour les camgirls à plein-temps, en revanche, les salaires peuvent atteindre des niveaux de cadres sup. Voire plus. Chez Livejasmin, ils progressent selon le « statut » des modèles. Une débutante fait payer en général 2$ la minute et reverse 70 % des sommes au site. Ce qui fait, au final, environ 1 000 € par mois pour trois heures de peep-show payant dans la journée. Une fois lancée, elle fait grimper les tarifs horaires en fonction de la demande. Quant à la commission prélevée par le site, elle diminue au fur et à mesure que ses revenus augmentent : en gros, plus elle gagne, moins elle est ponctionnée, le tout selon un barème préétabli. « Une fille vraiment active peut vite toucher 5 la minute et conserver 50 % des sommes versées », résume Ricardo. Certaines gagnent ainsi rapidement près de 5400$ par mois. Les plus « pros », quant à elles, ont le droit de garder jusqu’à 80 % des sommes et peuvent atteindre les 45000 CAD par mois, d’après Livejasmin.

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Dans certains pays, ces sommes font rêver. La Roumanie, par exemple, où le salaire moyen ne dépasse pas 650 € par mois, est le principal « fournisseur » de camgirls au monde, dont plusieurs dizaines de milliers pour Livejasmin. La Colombie arrive juste derrière. « La plupart des filles mènent des vies normales. Elles ont une famille. Certaines font ça pendant un an, histoire de mettre de l’argent de côté, pour payer les études des enfants, par exemple », décrit Ricardo. Il affirme recevoir une centaine de demandes d’inscription par jour. À tel point qu’à Bogota, comme à Bucarest, des appartements entiers, parfois des immeubles – les « studios » dans le jargon – sont consacrés à cette activité : loués aux modèles à la journée, comme XcamStudio, ils proposent des chambres avec connexion Internet, webcams, déco « sexy », éclairage tamisé, parfois même une esthéticienne sur place et aussi, des coachs… « Ce sont souvent d’anciennes camgirls : elles apprennent aux débutantes à bouger devant la caméra, leur donnent des petits trucs », décrit Luciano Tumurug, en charge de l’Europe de l’Est.

En échange, les filles reversent environ 10 % de leurs gains aux studios. L’ensemble de l’écosystème est très performant. Selon nos informations, Livejasmin a réalisé 600 millions de dollars canadiens de chiffre d’affaires en 2014. Une hausse de 20 % par rapport à 2013. En totale contradiction avec le reste du marché du sexe, englué depuis dix ans dans la morosité. Depuis le déferlement des « tubes » (YouPorn, X-Hamster, PornHub…) et leurs millions de vidéos gratuites au milieu des années 2000, le business du X a périclité. Certes, quelques-uns s’en sont sortis, comme notre Marc Dorcel national, dont la société réalise 35 millions de recettes grâce à son offre payante « haut de gamme ». Mais globalement, le monde du porno a vu son chiffre d’affaires s’effondrer de 40 %, des centaines de studios de production mettre la clé sous la porte, des acteurs tomber dans la précarité… Un paysage dévasté qui fait de la live cam un eldorado inespéré. « C’est quelque chose d’absolument nouveau et de très excitant, avec un contenu par définition exclusif et quasiment impossible à pirater », résume Stephen Des Aulnois, du site le Tag Parfait, spécialisé dans le monde de la pornographie.

Surtout, pour Karoly Papp, le patron du groupe Docler qui possède Livejasmin, « ce n’est pas du porno ». « Nous n’avons rien à voir avec tous ces sites : le contenu, ce sont les filles qui le produisent. Nous ne sommes qu’un simple hébergeur, une entreprise de divertissement. » Ce filon du « live », György Gattyän, le fondateur hongrois de Livejasmin, y a pensé dès 2001. Karoly Papp est son cousin. « Il était très intéressé par le succès de la téléréalité “Big Brother” « , se souvient-il. Physique de rugbyman, yeux bleu glacier et costume impeccablement coupé, Karoly, la quarantaine, s’exprime en hongrois, sans jamais décrocher un sourire. Il est traduit par l’un de ses adjoints. « À l’époque, on travaillait déjà ensemble avec György. On avait créé des sites de rencontres pour adultes, ça marchait pas mal. Alors György s’est dit : « Si on marie l’adulte et la téléréalité, ça va marcher” « . Bien vu. En trois ans, la petite PME passe de 5 employés – dont les deux cousins – à plus de 150 personnes. Aujourd’hui, ils sont un millier.  » Nous avons déménagé notre siège à Luxembourg en 2013. Nous voulions attirer des profils plus internationaux, justifie-t-il. Et puis, il y a une bonne fiscalité.  »

Glamour et haut de gamme

Grâce à la réussite du « live », l’équipe a en tout cas pu se lancer dans de nouveaux business : consultations de voyance via webcam (Cranium), systèmes de paiement sécurisé… Toutes ces activités sont regroupées sous une holding, Docler Inc. Surtout, le fondateur – toujours propriétaire de 100 % des parts – a pu amasser une fortune estimée à 5,6 milliards d’euros, selon le magazine américain Forbes, ce qui fait de lui l’homme le plus riche de Hongrie. Un brin mégalo, György Gattyän, sorte de croisement entre Daniel Craig et Vladimir Poutine, met en scène sa réussite sur sa page Facebook (6 740 fans) ou son site perso, à grand renfort de citations censées illustrer sa « philosophie »– « Je me bats contre moi-même, pas contre les autres » – et de photos où on le voit poser devant une Bentley, ou sortir de l’eau tout habillé, les pectoraux saillants sous sa chemise. Installé dans de nouveaux bureaux à Los Angeles, György s’occupe d’un projet « révolutionnaire », selon son cousin, qui ne veut pas trop nous en dire plus : une chaîne, sur satellite, baptisée JasminTV. « Nous avons toujours eu le rêve de créer une multinationale, résume-t-il. Nous avons réussi. »

Pour y arriver, le duo ne s’est pas contenté d’enrôler quelques filles sexy. Il a mis au point une machine de guerre, avec une obsession, que Karoly répète comme un mantra : « la qualité du produit ». Stratégie commerciale, ergonomie du site : rien n’a été laissé au hasard. « Dès que nous avons commencé à gagner de l’argent, en 2005, nous avons tout réinvesti dans la technologie, de bons serveurs et une plateforme qui puisse servir en temps réel en cas de problème, poursuit-il. Nous voulions la meilleure qualité d’image, aussi peu de bugs que possible, un site agréable, pour fidéliser les filles. Et les clients, bien sûr. » Le duo a aussi misé sur une stratégie marketing qualifiée de « haut de gamme » et « glamour ». Sur la page d’accueil, pas de nudité totale ni de pornographie, juste des « teasers » sous forme de photos de charme ou de vidéos soft. Le tout sur un discret fond bordeaux et sans pop-up publicitaires. Ricardo : « Cela met en valeur les filles, et psychologiquement, les clients sont moins gênés d’aller sur le site. »

 » « Nous avons beaucoup de fétichistes des pieds. Ils demandent aux filles de se les caresser avec des plumes. » Ricardo Morales »

Résultat, Livejasmin dispose d’un catalogue de plus de 400 000 modèles, le plus vaste au monde. « Elles adorent travailler avec nous. Nos concurrents, Cam4 ou Chaturbate, sont à peine capables d’offrir plus de 500 filles connectées en même temps. Nous, nous en proposons toujours au moins 1 500 ! » vante Ricardo. Dernier atout, un bon moteur de recherche. Pour aider le chaland à se repérer dans ce gigantesque lupanar virtuel, les modèles sont classées par types (« filles seules », « lesbiennes »), par catégories ethniques (« asiatiques », « ébène ») ou autres (« petite », « fumeuse », « qui porte des bas », et même « en solde »…) Le tout combinable à l’infini. De quoi satisfaire les exigences les plus folles. Même si, en réalité, les demandes n’ont rien d’extraordinaire : « Les filles qui marchent le mieux ne sont pas celles qui ont un physique d’actrice X, mais plutôt les “girl-next-door”, pas trop minces, avec une taille de bonnet classique. » Un fantasme surprenant, tout de même, revient régulièrement : « Nous avons beaucoup de fétichistes des pieds, s’amuse-t-il. Et souvent, ils demandent aux filles de se les caresser avec une plume. »

camgirls

Cache Cash

Avant d’en arriver là, le client sélectionne la fille et tombe sur un tchat gratuit, où celle-ci prend des poses suggestives. Ils sont souvent plusieurs à regarder, et cela continue jusqu’à ce que l’un d’entre eux opte pour un show privé payant. Les prix vont de 1 à 6 $ la minute pour les plus demandées, soit 50 à 200$ pour une petite demi-heure de rapport virtuel. « C’est une expérience totalement nouvelle, assez incroyable, commente Stephen Des Aulnois. Le spectateur peut interagir avec le modèle, lui faire part de ses fantasmes en direct via le tchat. C’est complètement addictif ! » Chez Livejasmin, les clients sont en tout cas nombreux à devenir accros – et donc à dépenser des centaines, voire des milliers d’euros par mois, souvent sur une seule fille.

Et pas seulement pour le sexe. « Une vraie relation peut s’instaurer, affirme Ricardo. Certains veulent juste discuter, ils leur parlent de leurs problèmes conjugaux. On en a vu qui étaient prêts à payer une nuit entière juste pour regarder la fille dormir. » Parfois aussi, cela dérape. « Il y en a qui tombent amoureux, ils veulent les rencontrer », soupire le jeune homme. Sur ce point, les règles sont strictes. Aucun mail ni numéro de téléphone ne doit être échangé. Les discussions sont surveillées. « Des petits malins essaient de les contourner, leur proposent de grosses sommes d’argent et leur transmettent leurs coordonnées, par exemple, en disséminant des chiffres dans une conversation anodine, confirme Luciano.

Mais jusqu’ici nous n’avons pas eu d’incident. » Surtout, les filles ne doivent jamais dévoiler leur ville de résidence – un système leur permet d’exclure les clients venant de leur région, voire de leur pays, afin d’éviter d’être reconnues par leurs proches. Le succès de Livejasmin fait des envieux. Il y a quelques années un modèle freemium (semi-gratuit) a émergé, avec des sites comme Cam4 ou Chaturbate. Le concept : plusieurs individus peuvent regarder le live, mais il faut qu’au moins l’un d’entre eux paie pour que le modèle accepte d’aller plus loin. Contrairement à Livejasmin, le show se déroule donc en « public ». « C’est aux filles de fixer le tarif », explique CharlieF, qui s’y rend une ou deux fois par mois. Sur les pages d’accueil, des centaines de vidéos accessibles gratuitement tournent en permanence, et donnent l’impression dérangeante d’une espèce de grande séance de masturbation générale. « Ça paie mieux, mais c’est assez dur, il faut jouer le chaud et le froid en permanence pour inciter les clients à payer », poursuit CharlieF, sur Skype. Elle se redresse sur son canapé, marque une pause. « Surtout, n’importe qui peut vous voir. Nous sommes livrées en pâture. Oui, dans ce métier, nous sommes forcément un peu exhibs, mais là c’est trop pour moi. »

Source GQ

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